11 mai 2014
Pharm!action a déjà fait connaître son opposition au déclassement de la liste C, mais il n’a pas les moyens nécessaires pour faire entendre sa voix tant qu’il ne bénéficie pas d’un appui manifeste de la grande majorité des pharmacies d’officine. Suite à l’acceptation de la révision de la LPTh par le Conseil national le 7 mai, nous sollicitons à nouveau votre adhésion à la campagne que nous souhaitons mener .
Le pharmacien assume un rôle indispensable dans une distribution et une utilisation sûre des médicaments prescrits par le médecin, comme dans le conseil de ceux de la liste C qui ne sont pas anodins. Dans ce but, il reçoit une formation universitaire qui lui permet de détecter les interactions médicamenteuses et les effets indésirables. Il assume ainsi le double rôle de spécialiste du médicament et de garde-fou de l’automédication .
La révision de la LPTh approuvée par le Conseil national mène au déclassement de la liste C en D. De telles dispositions sont de nature à détériorer la sécurité de la délivrance de ces médicaments. Pharm!action est très sensible à la reconnaissance des vraies compétences du pharmacien dans le conseil de médicaments de la liste B. C’est une reconnaissance méritée de notre formation universitaire et de notre capacité à assumer cette fonction par le législateur, mais cela ne doit pas se faire en sacrifiant la liste C et les qualifications nécessaires pour une bonne dispensation de cette liste.
Par la présence symbolique d’un droguiste, la liste C va se retrouver en grandes surfaces. L’exemple des drug-stores à l’américaine commande la prudence. Les responsables politiques doivent réfléchir aux conséquences d’une telle politique sur la santé publique et sur l’augmentation des coûts qui sera provoquée par une extension inconsidérée de l’automédication et d’une dangereuse utilisation des médicaments.
Sur le plan économique, il est légitime aussi que les pharmaciens se préoccupent de l’équilibre financier de leurs officines qui, en raison de la mauvaise structure du calcul du prix des médicaments A/B LS, ne survivent pour le moment que par ce qui leur reste de la liste C et de la parapharmacie.
Comme le montre l’étude RoKA, un tiers des pharmacies suisses est dans une situation précaire et elle ne fait qu’empirer. Le fait de pouvoir conseiller certains médicaments de la liste B ne va pas compenser la perte qu’elles subiront en partageant la liste C, d’autant plus qu’il est douteux que les pharmaciens soient autorisés à facturer les médicaments de la liste B à l’assurance maladie, sans prescription médicale.
Le Chef du DFI, le Conseiller fédéral Monsieur Alain Berset, vient de confirmer une baisse substantielle des médicaments A et B dont nous approuverions totalement le principe, si le barème de fixation des prix était conçu conformément à la loi. Si c’était le cas, les baisses de prix ne devraient pas se traduire par une contraction de la part relative à la distribution qui couvre les charges de la pharmacie. Mais, hélas, ce n’est pas le cas, et c’est pourquoi Pharm!action lutte parce qu’elle n’a pas pu convaincre pharmaSuisse d’assumer ses responsabilités dans ce domaine.
Si le déclassement de la liste C va être définitivement entériné par le Conseil des Etats, en miroitant aux pharmaciens l’extension d’une compétence pour laquelle ils ont été formés, ces derniers vont se retrouver dans la situation d’une noblesse désargentée se consolant sur ses titres.
Nous ne devons pas nous résigner à ce sort et voir notre profession disparaître. L’entretien de polymedication et les vaccinations ne vont pas nous maintenir en place.
Si elle bénéficie de votre appui, pharm!action portera votre voix le plus loin possible à l’échelon politique, et défendra le rôle des pharmaciens dans les filières et les réseaux de santé futurs, ainsi que le juste prix du médicament et le respect de notre investissement quotidien dans la sécurité de la délivrance du médicament.
Nous vous invitons à signer la pétition ci dessous.