Merci aux nombreux consœurs et confrères qui ont signé, dans le délai de 10 jours, la pétition « Le pharmacien : spécialiste du médicament et garde-fou de l’automédication » .
La pétition demandant le non-déclassement des médicaments de la liste C a été adressée à la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique (CSSS) et au Conseil des Etats. L’émission Temps Présent, menant une enquête sur les conditions de fonctionnement de la pharmacie, a filmé la mise sous pli de la pétition.
Pendant que pharm!action poursuit ses efforts en vue de l’aboutissement de cette requête, le président de PharmaGenève a adressé un message aux pharmaciens genevois dénonçant le lancement de cette pétition qui, soi-disant, fait capoter la disparition de la liste C (comme si c’était un bienfait) et les nouvelles prestations qui seraient attribuées à la profession.A notre connaissance, dans la modification de la LPTh, on ne parle que de l’ouverture d’une partie de la liste B au conseil du pharmacien, ce que pharm!action salue comme une reconnaissance de ses compétences. Nous vous invitons à lire en annexe (en cliquant sur les liens) le mot du président de PharmaGenève et la réponse de notre confrère Gérard Bédat à laquelle sont joints des tableaux et des graphiques qui illustrent la fixation du prix des médicaments A/B LS.
Ces tableaux et graphiques expliquent la raison pour laquelle des médicaments sont en Suisse 5 à 6 fois plus chers qu’en France voisine, comme l’a dénoncé l’émission TTC le 10 novembre courant, et pourquoi finalement la pharmacie suisse vit des moments de grandes difficultés financières. Nous allons effectuer les démarches nécessaires auprès de l’émission TTC pour montrer la réalité de la formation des prix. Nous avons adressé le 27 octobre dernier un courrier au Chef du DFI, Monsieur Alain Berset, accompagné des mêmes tableaux et graphiques, en lui écrivant :
« Tableau de formation des prix A et B LS
La tableau de formation des prix aggrave le manque de couverture des charges de distribution, comme le montrent les tableaux et graphiques, en annexe. Les exemples pris dans tous les paliers du tableau sont éloquents. Ainsi, on constate que la part de l’industrie augmente de 13,2% à 95,4% du prix LS, pendant que celle des pharmacies diminue de 82,8% à -2,6%, et que celle du grossiste oscille entre 1,3% et 8,1% du prix LS, ce qui provoque une distorsion phénoménale des prix et des revenus entre pharmacies. La LAMal stipule que le prix des médicaments A/B est neutre, mais les pharmacies qui vendent en grande proportion des médicaments à prix peu élevé peuvent réaliser des bénéfices, tandis que les pharmacies de proximité qui s’occupent de personnes âgées et de malades chroniques, nécessitant des médicaments chers et une attention particulière sur le plan pharmacologique et thérapeutique, enregistrent de grosses pertes.
Libéralisation de la Liste C
Les pharmacies comblent leurs pertes par la vente des médicaments de la liste C, de la parapharmacie, et certaines par la vente de toutes sortes de produits : bijoux, sacs à main, T-shirts, pantoufles, maillots de bain, etc … Des pharmacies hébergent des agences postales, d’autres organisent des loteries pour attirer la clientèle, font des cadeaux d’anniversaires, fixent des jours pour des réductions particulières, afin de promouvoir la vente de produits non pharmaceutiques pour continuer d’exister. Malgré cela, la chaîne Sun Store qui ne percevait pas la RBP fait savoir actuellement à ses clients par voie de presse qu’elle devra désormais facturer les taxes à l’assurance maladie. La population se rend compte de plus en plus du désarroi des pharmaciens.
En dépit de la situation générale, la liste C est en voie de libéralisation et n’attend plus que la décision du Conseil des Etats. Elle va partir via les droguistes vers les grandes surfaces, sans que les responsables politiques se soucient de la surconsommation qu’elle peut provoquer et du danger d’un mauvais usage des médicaments. Cette politique est susceptible d’augmenter les coûts de santé par les dégâts qu’elle peut causer, et provoquer une hécatombe de pharmacies. »
Nous avons terminé la lettre en déposant une requête pour la conduite d’une enquête sur les dysfonctionnements de l’OFSP dans l’application de la LAMal concernant les prix LS, et une refonte urgente du tableau de formation des prix .
Nous vous tiendrons au courant du développement des démarches entreprises. Nous avons besoin de votre soutien déterminé.
Le Comité de pharm!action